Kakadu National Park
C’est parti pour 3 jours dans le terrain de jeu de Crocodile Dundee, le Kakadu! Propriété des aborigènes, le plus grand parc national d’Australie est toutefois géré par les rangers qui sont chargés de conserver les valeurs du Kakadu en tant que Patrimoine Mondial de l’Unesco.
A première vue, on pourrait croire qu’il n’y a que du bush sur des centaines de kilomètres, mais en creusant un peu, cette immense réserve regorge de trésors naturels: billabongs et rivières fréquentés par des crocodiles et des oiseaux rares, sites de peintures aborigènes datant de plusieurs milliers d’années, magnifiques promontoires rocheux de couleur ocre envahis par la végétation, spectaculaires chutes d’eau et piscines en terrasses,… De quoi passer quelques jours inoubliables! De plus, étant donné le peu de touristes dû à la saison humide, nous avons vraiment eu l’impression d’être seuls au monde!
Pour commencer la visite du Kakadu, nous sommes allés nous imprégner de la beauté d’Ubirr. Entre les peintures aborigènes sur la création du monde et les vues panoramiques à couper le souffle, nous nous sommes laissés charmer par la magie de ce site.
Nous étions vraiment les seuls dans cet endroit splendide.
De nombreuses peintures rupestres ornent les murs de ce site sacré. Les aborigènes peignaient leurs activités quotidiennes, à savoir la chasse, la nourriture, les danses,... Pour eux, la réelle importance réside dans l'acte de peindre et non pas dans la qualité de l'oeuvre.
La vue sur la plaine valait également le détour.
A une cinquantaine de kilomètres de bush de là, la plus grande «ville» du parc, Jabiru, nous a servi de refuge des plus confortables pour visiter les environs. Le Lakeview Park fut vraiment l’endroit le plus charmant où nous avons séjourné depuis notre départ!
Nous avions une cuisine et un frigo dans notre joli bungalow, ainsi qu’une petite place privée devant avec un barbecue! Cela faisait une semaine que tout ce que nous trouvions à manger dans les environs étaient des hamburgers ou des steaks frites alors nous avons filé au magasin nous acheter un super cooking set afin de pouvoir commencer à cuisiner nos propres petits plats. Au menu: 800g de rumpsteak et pâtes. A 14 francs le kilo de viande, on ne va pas se priver.
Et le lendemain, de la bonne viande de kangourou.
Nous avons même eu droit à quelques visites sympathiques durant nos repas...
Si Jabiru existe dans cet endroit aussi reculé, c’est avant tout «grâce» aux mines d’uranium à proximité. Heureusement, cet immense site est sous haute surveillance pour garantir que les valeurs culturelles et naturelles du parc ne soient pas endommagées.
De nombreuses marches souvent d’une ou deux heures nous permettent d’atteindre des points de vue, plates-formes d’observation d’oiseaux ou billabongs hélas asséchés juste avant la période des moussons: Mamakala, Anbangbang, Mirrai, Warradjan, Mardugal, Gungurul, Bukbukluk,…
Mais le site le plus important du Kakadu est Nourlangie, un immense rocher de gré strié renfermant les plus beaux modèles d’art rupestre aborigène.
La peinture la plus célèbre est celle de Nabulwinjbulwinj qui est un esprit très dangereux et redouté.
Selon les croyances aborigènes, c’est ici que vit le Lightning Man Namarrgon (en-haut à droite de la photo) qui est à l’origine des éclairs. Ceux-ci seraient déclenchés lorsque le Lightning Man forme un cercle complet avec ses jambes et ses bras. Il s’agit de l’esprit le plus important de cette région touchée quotidiennement par les orages. Pour en avoir fait l’expérience, c’est vraiment impressionnant de voir la foudre s’abattre sans interruption pendant des heures, remplissant le ciel d’une lumière éclatante. Egalement sur cette photo, il y a Namarndjolg en-haut à gauche qui a été transformé en grand crocodile d'eau salée à cause d'un acte incestueux et Barrginj juste en-dessous, la femme de Namarrgon.
Et encore quelques autres oeuvres parmis les innombrables fresques de Nourlangie:
Il y aurait encore beaucoup à faire et voir dans le Kakadu, mais pour cela il faudrait disposer d’un 4x4 et s’enfoncer encore plus profondément dans le bush sur des routes en terre, en espérant que les pluies torentielles ne coupent pas les accès aux routes. Les 2 mètres indiqués sur le poteau de la photo représentent le niveau d'eau atteint durant le pic de la saison des pluies. Les coins que nous n'avons pas réussi à atteindre nous donnent une bonne raison pour revenir...